Après avoir déposé le 8 janvier dernier un recours auprès du Premier ministre contre un décret permettant la mise en œuvre du plan de relance autoroutier, les organisations d’usagers de la route, réunies au sein du Think Tank Automobilité & Avenir, ont rencontré à Bruxelles, les 5 et 6 février 2015, les instances européennes (Commission et Parlement).
Dans le cadre des échanges, la délégation d’Automobilité & Avenir (composée de Laurent Hecquet Président d’Automobilité & Avenir, de Nathanael Gagnaire Délégué général de la Fédération Française des Motards en Colère, de Maître Matthieu Lesage Vice Président de l’Automobile Club des Avocats) a relayé les inquiétudes et les critiques formulées par les usagers vis-à-vis du plan de relance autoroutier et de l’avis de la Commission Européenne du 28 octobre 2014 qui valide celui-ci.
Considérant que leur voix n’est pas assez entendue dans le débat actuel sur la gestion des autoroutes, les usagers rappellent que l’intérêt général doit primer avant tout, ce qui ne leur semble pas être le cas aujourd’hui.
« Nous appuyons fortement l’appel lancé par le Président de l’Assemblée Nationale pour un rééquilibrage du tryptique Etat – Usagers – Sociétés privées si bancal aujourd’hui, pour ne pas dire inexistant. C’est une nécessité absolue ! » précise Laurent Hecquet fondateur d’Automobilité & venir.
Propos confirmés par Nathanael Gagnaire de la FFMC qui indique que : « Ceci est d’autant plus important que, face aux objectifs de sécurité routière, rien ne doit dissuader l’ensemble des usagers français et européens d’utiliser les autoroutes françaises qui sont des axes très sûrs ».
Les usagers dénoncent notamment l’objectif de mise en œuvre de concessions perpétuelles, sans nouvelle mise en concurrence.
Déplorant aussi que les institutions européennes n’aient pas tenu compte des critiques formulées par la Cour des comptes et l’Autorité de la concurrence, les représentants des usagers demandent à la Commission de revenir sur sa décision du 28 octobre 2014.
Si leurs vœux devaient rester lettre morte, elles envisagent de saisir la Commission européenne d’une plainte. Maître Matthieu Lesage (avocat de plusieurs associations d’usagers) le rappelle : « La Commission européenne dispose de pouvoirs d’enquête, qui lui permettraient de faire la lumière sur les pratiques contestées des sociétés concessionnaires d’autoroutes, dans l’intérêt des usagers ».